4 janvier 2023

Le sentiment de solitude (2)

solitude enfantCes moments de rencontre avec soi-même peuvent être féconds car ils nous offrent un accès à notre richesse intérieure, nous font nous découvrir avec nos désirs, notre spécificité et une plus grande liberté dans notre relation aux autres.

Faisons un rapide retour sur la construction psychique de l’individu.

Le sentiment de solitude s’éprouve lorsque l’enfant quitte la main d’un parent au moment du coucher pour se retrouver seul dans son lit.

Selon Donald W. Winnicott, Il ressent l’absence qui pourra être en partie supplée par le doudou, la poupée ou le nounours qui accompagne l’enfant. Cet « objet transitionnel entre lui-même et le monde externe va lui permettre de créer «  un espace intermédiaire » pour penser, imaginer. Ce doudou aide le petit à supporter l’absence du parent.

Ce processus aboutira, peu à peu, pour l’enfant, à intégrer l’image de ses parents à l’intérieur de lui. Il acquiert alors la permanence de l’objet, c’est-à-dire qu’il comprend que la personne continue à exister même si elle disparaît de sa vue : « Je ne la vois plus mais elle est là quelque part ».

On pourrait dire que plus l’enfant aura intégré d’expériences positives dès le début de sa vie et plus il va conquérir une solidité et une sécurité intérieure qui lui permettent de supporter l’absence de l’être cher sans angoisse excessive et avec une certaine confiance face au monde qui l’entoure.

Il acquiert ainsi une maturité psychique, résultat de l’élaboration progressive de l’apprentissage répété de séparations suivies de retrouvailles.

Plus tard, c’est cette même force qui lui permettra de surmonter la tristesse face aux inévitables pertes rencontrées dans la vie.

A l’âge adulte, la solitude peut, dans certains cas de maturité aboutie, représenter une conquête sur la dépendance et l’aliénation à l’autre. Cette solitude apprivoisée est celle qui aura pris en compte notre finitude.